La Poste qui vante tant son modèle social rejoint la liste, déjà longue, des entreprises confrontées à des cas de suicide imputables au travail
L’an passé à La Poste 71 agents ont mis fin à leurs jours. Dernièrement, c’est un collègue d’un bureau de Poste de Vitrolles qui s’est donné la mort. Ce postier a laissé une lettre à son épouse qui dit clairement que son acte était lié à sa situation au travail depuis la réorganisation qui lui pesait beaucoup, avec un management axé sur la rentabilité maximale des salariés. Contactée par l’AFP, la direction de la Poste a refusé d’établir tout lien entre le suicide de son employé et les conditions de travail. Circulez y’a rien à voir. Pourtant, La poste était prévenue puisqu’elle a confirmé avoir reçu un courrier de l’agent décédé. Combien d’actes désespérés va-t-il falloir pour que la direction prenne les mesures nécessaires ?
Le rapport du syndicat des médecins de prévention
La CGT n’est plus la seule à dénoncer ces situations. Le syndicat des médecins de prévention est lui aussi monté au créneau. Dans leur rapport, il est écrit noir sur blanc en préambule que "les rapports annuels des médecins du travail soulignent depuis plusieurs années une dégradation de la vie au travail". Parmi les problèmes de santé recensés, le rapport pointe du doigt "des suicides ou tentatives de suicide", supposés liés exclusivement au travail, dans "toutes les régions", "tous les métiers" et aux "différents niveaux de l’entreprise". Selon ce même rapport, "le taux d’absentéisme pour maladie atteint des seuils sans précédent. Les agents à la distribution sont confrontés à des situations d’épuisements physiques et psychiques". Une "très forte augmentation" des accidents du travail et maladies professionnelles a été constatée. Le nombre de congés non accordés et de pressions exercées sur certains salariés pour qu’ils quittent l’entreprise explosent également.
A Paris aussi la situation est grave pour les postiers
Le climat social ne cesse de se dégrader, l’humain a de moins en moins sa place et seuls ceux qui sont responsables de cela font semblant de ne pas le voir. Les pétages de plomb et tentatives de suicide se multiplient sur les deux DOTC. Ces dernières semaines, nous avons assisté à une hausse sans précédent d’actes désespérés : à la PIC de Gonesse, un collègue a tenté de mettre fin à ses jours, à Paris 19, un autre collègue a pété les plombs parce qu’encore une fois on lui massacrait sa tournée, à Paris 20, c’est une collègue que la direction a poussé à bout et à Champerret PDC, un collègue est dans le désarroi le plus complet depuis qu’il est menacé de licenciement pour avoir mangé une fois à la cantine sur son temps de pause et avoir endommagé un véhicule, cet agent a toujours été noté B et a toujours fait correctement son boulot. Tout cela est insupportable !
Depuis de nombreuses années, la CGT fait part du danger mais la direction nous oppose un déni total : soit, c’est une situation personnelle qui est évoqué, soit c’est une exagération de notre part . Aujourd’hui, la CGT adresse solennellement un courrier aux directions parisiennes. Ces directions ne pourront pas dire qu’elles n’étaient pas averties ou qu’elles n’ont pas su voir les problèmes comme les dirigeants de France Telecom ont pu l’affirmer avec le plus grand cynisme il y a peu de temps. Non, les directions parisiennes devront répondre de leur attitude et de leurs actes devant les postiers, devant les médias et devant les citoyens.
LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL NE S’OBSERVE PAS, ELLE SE COMBAT !
Ce tract a été envoyé aux médias sous la forme d’un communiqué de presse.
Lire la lettre ouverte adressée aux directeurs des DOTC et DTELP.
Courrier DTELP
Courrier DOTC